Vous êtes plus fluide sexuellement que vous ne le croyez
C’est intéressant de voir que tout le monde est sûr de lui quant à son orientation sexuelle ces jours-ci.
Quand j’entends quelqu’un parler de son identité sexuelle, je valide complètement et honore ce par quoi il/elle s’identifie, sans pour autant tout prendre pour argent comptant. Très peu d’entre nous peuvent dépasser totalement l’homophobie intériorisée, la phobie du sexe ou le slut shaming. La véritable sexualité est enterrée sous une vie entière de développement sexuel, une sorte de bootcamp négatif qui ne travaille pas à vous développer mais à vous inculquer à la honte et vous pousser au conformisme.
Vous vous éloignez de votre sexualité par votre genre, avec toutes ses règles et ses attentes. Rien de cela n’a à voir avec l’authenticité ou le plaisir ; il s’agit de normaliser et de poser des limite. Ajoutez à cela homophobie ou l’invisibilisation des bi.e.s et la domestication de votre sexualité n’en est que plus puissante.
Si vous vous identifiez comme hétéro mais couchez avec des personnes d’une autre expression de genre, on vous voit comme « gay ». Et si vous êtes pansexuel ou bisexuel et que vous couchez avec quelqu’un du même genre, on vous considère comme « gay ».
L’homophobie n’autorise pas l’existence de la fluidité sexuelle. La communauté gay valide la misogyne en traitant les vagins de dégoûtants et pose de lourdes limites à l’érotisation du corps féminin, et chez les hétéros, on est loin de valoriser un homme qui en suce un autre.
Les limites sociales et la stigmatisation imposées à tous ceux qui veulent explorer leur fluidité sexuelle sont très importantes, car très peu tolèrent l’expérimentation et le développement de la sexualité.
La phobie du sexe délégitimise l’idée qu’avoir une relation sexuelle est un partie importante du développement social. Le slut shaming est une arme très efficace pour lutter contre l’idée qu’il faut « tout essayer » pour trouver qui vous êtes sexuellement. Plus nous expérimentons, plus notre sexualité — qui est hautement malléable — s’enrichit et évolue.
Mais parfois, vous avez besoin de savoir qui vous êtes vraiment. C’est une question de santé mentale et de confiance en soi.
On considère le sexe comme « naturel », ce qui est loin de la vérité car c’est quelque chose d’hautement construit socialement, régulé et construit. Vous êtes censé vous débrouiller le moment venu et avoir une espèce de confiance en vous innée pour trouver un sens à tout ça.
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La honte, les étiquettes, les identités de genre et les orientations sexuelles sont toutes des méthodes de contrôle et de confinement, pas de libération ou d’honnêteté sexuelle. L’authenticité sexuelle suffoque à l’intérieur de ces barrières et de ces limites.
Ajoutez à ça la manière dont nos autres identités (de race, classe ou de handicap) impactent et oppriment un peu plus nos possibilités sexuelles et les opportunités d’expression et d’exploration, et on peut même être surpris que la moindre relation sexuelle puisse avoir lieu!
Beaucoup de nouvelles identités sexuelles émergent, ce qui est un signe d’évolution. Elles ont toujours existé, mais ne bénéficiaient d’aucune reconnaissance ou n’étaient pas explorées jusqu’ici.
Les étiquettes posent des limites à votre imagination, donc utilisez les avec parcimonie. Repoussez toujours vos limites, car une partie de vous-même existe aussi de l’autre côté de celles-ci.