Des godes et des dieux : une histoire en images des sculptures de pénis à travers les âges

Des godes et des dieux : une histoire en images des sculptures de pénis à travers les âges

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Un sage a dit un jour : « il y a deux types de gays : ceux pour qui la taille est importante… et les menteurs ». Mais, de toute évidence, ce proverbe humoristique (et quelque peu discriminant) n’est pas vrai. En réalité, suivant les cultures et les époques, des hommes gays et des sculpteurs ont représenté des pénis de toutes les tailles, pour des raisons historiques différentes. En voici quelques exemples.

Bien sûr, on pourrait en citer bien d’autres, mais ceux-ci se distinguent comme étant sans doute les plus remarquables.

 

 

1. Entre – 6 000 et – 4 000 avant J.-C. : des godes de l’âge de pierre ?

Photo par Peter Zetterlund pour la Direction nationale du patrimoine de Suède

En 2010, en Suède, des archéologues ont exhumé d’étranges objets phalliques taillés dans des bois de cervidés, d’une dizaine de centimètres de long et de deux centimètres de diamètre. Ils n’avaient jamais rien vu de tel. Les chercheurs pensent que ces objets pouvaient (aussi) servir à tailler des silex ou des rochers, car l’une de leurs extrémités était pointue et tranchante.

Ces sculptures phalliques de l’âge de pierre ne sont pas sans rappeler des objets en pierre similaires découverts par des archéologues en Allemagne et qui dateraient de 28 000 ans. Les scientifiques n’ont pas pu déterminer si ils étaient utilisés par des hommes ou des femmes. Peut-être par les deux sexes ?

 

 

2. – 3500 avant J.-C. : le chibre de Shiva

Un Shiva linga posé sur un Shakti yoni

Si vous allez dans n’importe quel temple dédié à Shiva, la divinité suprême des Hindous, vous ne pourrez pas manquer de tomber sur ces colonnes arrondies, parfois recouvertes de poudre colorée ou décorées avec des colliers de fleurs. On les appelle des linga (ou lingam) et elles représentent le pénis de Shiva s’enfonçant dans la Terre, un pilier d’énergie cosmique capable de créer la vie.

Certains historiens estiment que les linga représentent non pas un pénis mais une sorte de colonne vertébrale qui maintiendrait ensemble les chakras (centres d’énergie) cosmiques. Toutefois, beaucoup d’Indiens y voient une sculpture phallique. Le linga repose parfois sur une base striée de forme circulaire appelée le yoni et qui représente Shakti (« la grande déesse mère » de l’hindouisme), son vagin ou son utérus.

 

 

3. De – 2 050 à – 1 550 avant J.-C. : Min, le dieu (bien monté) de la fertilité pour les Égyptiens

Entre le Moyen Empire et le Nouvel Empire, Min, le dieu égyptien de la fertilité et de la sexualité masculine, a pris de plus en plus d’importance. Habituellement, il est représenté tenant d’une main un fléau renversé en forme de V (que l’on considère généralement comme une représentation symbolique du vagin) et, de l’autre main (cachée), son pénis circoncis en érection.

Il était particulièrement invoqué lors des cérémonies de couronnement des pharaons car on pensait qu’il pouvait accroître la fertilité (assurant ainsi que la récolte serait bonne) et favoriser la naissance d’un héritier mâle, ce qui était indispensable pour les souverains. Ses fidèles se frottaient parfois le corps avec de la laitue jusqu’à ce que celle-ci dégage une sorte de sève blanchâtre ressemblant à du sperme. Lors des festivités en son honneur, des prix récompensaient les participants parvenus à grimper le plus haut le long d’un mât (encore un symbolique phallique !).

L’une des statues de Min aurait atteint près de seize mètres, avec un sexe de plus de deux mètres. Plus long était le pénis, plus humide était le Nil !

 

 

4. De – 206 avant J.-C. à 220 après J.-C. : des plugs anaux dans des nécropoles chinoises

De 1995 à 2011, une série de fouilles dans des tombes chinoises datant de 2000 ans et appartenant à des membres de la famille royale ou à de riches élites de la dynastie Han a permis de mettre au jour plusieurs godes en bronze et des plugs anaux en jade. Ces godes, petits, légers et en forme de pénis, n’étaient ni très larges ni très longs, probablement parce que, comme le soupçonnent les archéologues, ils n’avaient pas vocation à être utilisés pour le plaisir anal.

En fait, les chercheurs pensent plutôt qu’ils étaient insérés dans la bouche ou dans l’anus après la mort afin de « sceller le corps et empêcher que le qi (également appelé « chi », soit un principe d’essence vitale) ne s’en échappe. Ils étaient faits de jade parce que la pureté et la beauté de ce matériau étaient censées empêcher la décomposition du corps et de l’esprit« .

 

 

5. De – 800 à – 300 ans avant J.-C. : des sculptures avec des bites de taille normale

Comme nous l’expliquions dans un article précédent, les sculptures classiques de la Grèce antique ont souvent de petits pénis car, pour les Grecs, un gros sexe était signe de stupidité, de lubricité et d’irrationalité. Et comme rien n’est plus important dans la sculpture grecque que des proportions idéales, les figures masculines sont souvent représentées avec de petits sexes au repos.

Mais il existe aussi des exemples de statues grecques pourvues d’un gros pénis. La plupart d’entre elles représentent des satyres (des hommes-boucs) ou bien Priape. Ce dieu grec de la fertilité était tellement haï des autres dieux que Héra lui jeta un sort qui lui donna une érection permanente et qu’il fut chassé de l’Olympe.

 

6. De 200 à 900 après J.-C. : des poteries en forme de pénis en Amérique centrale

Sur la côte nord du Pérou, la civilisation Moche a bâti de grands temples et des aqueducs. Les Moches excellaient également dans le travail des métaux et dans la poterie. C’est ainsi que quelques-unes de leurs œuvres les plus surprenantes sont des poteries représentant des actes sexuels, entre un homme et une femme (sodomie, masturbation, fellation) ou entre deux hommes.

Beaucoup de ces poteries renferment un petit réservoir et le liquide pouvait s’écouler par le bout du pénis. Les historiens ne sont pas tous d’accord sur la fonction de ces poteries. Certains pensent qu’elles faisaient office d’éducation sexuelle, notamment en montrant des actes qui n’impliquent aucun risque de grossesse. Pour d’autres, elles symbolisent tout simplement la domination des chefs moches.

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