Séropositifs modèles: la nouvelle génération

Séropositifs modèles: la nouvelle génération

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On le sait depuis longtemps, le meilleur moyen de lever la honte et le tabou d’une orientation sexuelle ou d’une maladie, c’est la visibilité.

En dehors des militants, de plus en plus de personnalités prennent la parole pour parler de leur séropositivité. Ils n’ont pas vécu les années noires, mais ils n’en ont pas moins une conscience aigüe de la maladie et de l’importance d’en parler. Voici quelques-uns d’entre eux.

Yassin Chekkouh, modèle

Modèle, vivant à Paris, Yassin Chekkouh a révélé sa séropositivité sur les réseaux sociaux en 2020. Un acte de visibilité fort auquel Jean Paul Gaultier, pour qui Yassin a posé, a souhaité donner de l’écho lors du dernier Sidaction. Le couturier a publié sur son compte instagram une vidéo de 8 minutes où Yassin témoigne de son vécu de personne vivant avec le VIH et s’engage contre la sérophobie.

”La peur du VIH se conçoit, en revanche la peur et la haine des personnes vivant avec le VIH.”, affirme-t-il.

Il pointe du doigt le “manque de modèles, de représentations réalistes” dans la fiction. Puis, lance-t-il: “A toutes les personnes qui n’ont pas eu le courage d’en parler à leurs amis, j’aimerais dire que rien n’est dysfonctionnel chez vous, rien ne cloche chez vous, nous méritons d’être aimés, d’être touchés, d’être respectés comme n’importe quel être humain.” Un modèle, décidément, et dans tous les sens du terme.

Conchita Wurst, chanteuse

Tom Neuwirth, qui a gagné l’Eurovision 2014 avec son personnage de Conchita Wurst et l’hymne Rise like a phoenix, a annoncé sur Instagram qu’il était séropositif en 2018. Menacé d’outing par un ancien petit ami, l’artiste autrichien a préféré prendre les devants (https://hornet.com/stories/fr/conchita-wurst-seropositivite/). ”Depuis que j’ai été diagnostiqué, je suis un traitement, cela fait plusieurs années, et je suis indétectable, de sorte que je ne peux pas transmettre le virus, écrit alors l’homme derrière Conchita Wurst, avant de conclure, “Faire son coming-out est mieux que d’être outé. J’espère donner du courage et faire un pas supplémentaire contre la stigmatisation des personnes infectées par le VIH.”

 

Sadiq Ali, artiste et performer 

Sadiq Ali est un artiste de cirque et performer londonien de 30 ans. Il s’est fait connaître en 2016, lorsque élu Mister Gay Britain, il a concouru pour devenir Mister Gay World.

Il est devenu séropositif en 2014, alors qu’il hésitait à rejoindre un programme sur la Prep. Une hésitation qui l’a conduit à se contaminer, confiait-il au site Queerty en 2016.

Il est depuis devenu militant pour la Prep, pour la visibilité des personnes séropositives et bien sûr du Tasp: on a pu le voir notamment sur les affiches de la campagne “Can’t pass it on” (“peux pas le transmettre”) de l’association britannique Terrence Higgins Trust. Dans son dernier spectacle, The Chosen Haram, il parle aussi d’addiction et de religion.

Ongina et Trinity K. Bonet, drag-queens

Beaucoup de choses différencient ces deux drag-queens américaines: l’une est asiatique, l’autre est noire, la première se démarque par sa personnalité extravertie, la seconde est introvertie, mais danse comme personne. Elles ont néanmoins un point en commun: lors de leur participation à l’émission RuPauls Drag Race, elles ont toutes les deux révélé leur séropositivité.

Ongina (à gauche sur la photo), participante de la saison 1 de l’émission, venait de remporter un défi consistant à représenter la marque de cosmétiques MAC, qui lève des fonds pour la lutte contre le VIH. Lorsque RuPaul lui a annoncé qu’elle avait gagné, elle a fondu en larmes et affirmé qu’elle était elle-même concernée. Un moment qui a marqué l’histoire de l’émission.

Quelques années plus tard, Trinity K. Bonet, elle, a évoqué le sujet de manière plus informelle, avec ses consœurs de la saison 6. Un moment fort d’honnêteté pour elle, qui lui a permis de briser la glace avec les autres participantes, ce qui avait été difficile auparavant. Réinvitée cet été à participer à la sixième saison de Drag Race All Stars, la drag-queen a enfoncé le clou en parlant du VIH à de nombreuses reprises. Cette fois-ci, pour elle, il ne s’agissait pas simplement de témoigner, mais d’éduquer le public qui suit l’émission.  “Positivity is fierce if you know, your status, right?”, rappe-t-elle dans le challenge musical de l’émission.

Depuis, une autre queen de la déclinaison anglais de Drag Race, Charity Kase, a également fait son coming-out de personne vivant avec le VIH.

Jacen Zhu, acteur X

Qui a dit que les acteurs pornos étaient superficiels? Jacen Zhu, star des studios Lucas Entertainment ou Cockyboys, avant de devenir indépendant, nous a accordé une interview en 2018. Il souhaitait nous alerter sur les ravages du crystal (ou “tina”) au sein de la communauté gay, en particulier chez les gays racisés. Au passage, il nous a parlé de sa séropositivité. Pour lui sérophobie et addiction ont des liens évidents:

“La discrimination du VIH/Sida contribue au silence de beaucoup, y compris de moi-même. En tant que personne séropositive indétectable, j’ai lutté contre la réalité de mon statut sérologique, ce qui m’a conduit à m’isoler, par peur de l’inconnu », nous déclarait-il.

Il met aujourd’hui sa notoriété au service de la Prep ou du Tasp. Dans une dernière campagne il est devenu “Undetectable man” (http://www.prepsquaddc.org/Uman/). Un super-héros auquel il fait bon s’identifier.

Jonathan Van Ness, coiffeur et personnalité de la télé-réalité

“Where are my dragons??” (“Où sont mes dragons?”). C’est avec cette phrase culte que Jonathan Van Ness terminait ses hilarants recaps de Game of thrones pour le site américain Funny or die.

On a suivi ensuite ce coiffeur américain plus flamboyant tu meurs comme expert beauté de Queer Eye, sur Netflix.

Au fil des émissions et des interviews, on a pu découvrir que derrière sa légèreté, son humour et bienveillance à l’égard des autres se cachait un passé compliqué, chargé d’addictions au sexe et aux drogues. Il a également révélé être devenu séropositif à 25 ans. Son parcours montre que l’acceptation de soi et la résilience peuvent transformer les épreuves en force. En mettant cette force au service des autres, Jonathan Van Ness prouve qu’il a tout pour être ce que les américains appellent un “role model”.

Mathieu Ferhati, acteur X

Les amateurs de porno français le connaissent sans doute. L’acteur porno français Mathieu Ferhati a évoqué publiquement sa séropositivité dans une interview sur Youtube publiée en 2020 (retirée depuis). Il s’en est expliqué ensuite sur Seronet. Il raconte notamment que confronté aux réactions négatives de ses partenaires ou sur les applis, il a décidé de dire qu’il était sous Prep. Cela a failli lui coûter très cher en Thaïlande, où il a été victime d’une tentative d’extorsion liée à la révélation de sa séropositivité. “Depuis ce jour là, j’ai décidé que plus jamais je ne mentirai sur ma sérologie et que je n’avais pas à me cacher ni à avoir honte d’être séropositif.”, explique-t-il. “À toutes les personnes qui vivent avec le VIH et qui sont isolées, j’ai envie de vous dire que vous n’êtes pas seules. On peut se regrouper et se soutenir. “, ajoute-t-il.

Voir la vidéo « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre – Lettre à moi-même »:

Cet article est rédigé par Hornet dans le cadre d’une campagne de Santé publique France. Retrouvez toutes les infos sur la prévention sur http://questionsexualite.fr

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